Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/113

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mieux entendre, tout intérieure, la voix souveraine, faire taire les paroles étrangères ; si Dieu, ne demandant d’autre sacrifice qu’un cœur pur et aimant, repousse tout intermédiaire entre ce cœur et lui : nous avons, malgré la naïve objectivation du dieu intérieur, une sagesse libératrice. Dans la mesure où nous pouvons dégager l’enseignement de Jésus, condamné par les clergés contemporains, ridiculement déformé par les clergés postérieurs, il y aurait injustice à le confondre avec les morales cléricales.

Autant qu’on la peut connaître ou deviner, la doctrine que les sociaux durent crucifier, présente plusieurs caractères de la sagesse indépendante.

Les morales loyalistes me soumettent directement à des maîtres. Les morales civiques me soumettent à des lois fabriquées et appliquées par des hommes. Elles n’ont rien de plus indépendant que les morales cléricales.

Dans l’organisation dite démocratique, quelques naïfs et quelques habiles affirment que la loi est l’expression de la volonté générale. La cité républicaine serait un accord de volontés, non un groupement de servitudes. Pourquoi la volonté exprimée par la moitié plus un des citoyens serait-elle l’expression de la vérité et la