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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/125

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te conduire comme il leur plaît. Ils n’ont qu’à changer de manière de penser, il faudra bien par force que tu changes de manière d’agir. » Pourrait-on citer une domination sur des hommes qui ne tienne pas à l’opinion d’un homme, à l’opinion de quelques hommes ou à l’opinion d’une foule ?

On sait combien se déforme l’esprit du comédien, esclave du public quelques heures chaque soir. Où la sagesse trouverait-elle place et spontanéité chez un maître, cabotin et esclave du public à toutes ses heures et dans tous ses gestes ? Esclavage et cabotinage sans repos finiront — s’il n’a pas d’héritier à qui il désire laisser sa puissance serve — à son lit de mort. Alors seulement il déclarera, comme Auguste, que « la farce est achevée. »

Malgré un point de départ voisin, rien n’est donc plus contraire que l’individualisme de la volonté de puissance et l’individualisme de la volonté d’harmonie, que la folie doministe et la sagesse subjectiviste.

Dans une belle étude, que j’ai déjà signalée à propos de l’individualisme stoïcien (Individualisme et personnalisme, La Pensée Française, 8 juin 1925), mon ami Louis Prat m’invite fraternellement à rejeter le titre d’individualiste avili par