Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/126

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trop de doministes et à me déclarer, comme lui, personnaliste.

Il me semble que le nom de personnalisme doit, dans l’histoire des idées, rester la propriété de Charles Renouvier et de Louis Prat. Or je m’éloigne de leur doctrine sur trop de points et trop importants. Précieuse tant que je lis l’un ou l’autre de ces deux grands philosophes, leur distinction de la personne et de l’individu me devient gênante dès que je me cherche ou que je tente de me dire. Chez Renouvier au moins, elle est fonction d’une vaste théorie métaphysique sur je ne sais quel monde créé parfait, je ne sais quelle chute, je ne sais quel espoir de rétablir le passé. Et toute l’éthique est présentée comme l’effort de remonter au Paradis perdu. La personne n’est pas une réalité présente. Elle est autrement riche, complexe, féconde — et, pour des yeux non personnalistes, autrement chimérique — que l’individu. Reconstituée au Royaume de Justice ou d’Harmonie, la personne primitive intégrera plusieurs individus successifs ou même — pourquoi pas ? — simultanés. Grand et magnifique rêve, mais que je rêve seulement lorsque je lis Renouvier ou Louis Prat.

Des éthiques voisines associées à des métaphy-