Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/161

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et rapide d’apprendre que de découvrir : le moindre professeur de physique connaît mille vérités qui, exposées à Archimède, le feraient soupirer : Je n’avais pas trouvé !

Mais chaque artiste de sagesse est son propre initiateur. On n’imagine pas quelle division du travail, quelle addition de connaissances étrangères ferait jaillir la vie de Socrate d’une autre source que la conscience de Socrate.

Pourtant je n’enferme plus éthique et sociologie dans une stagnation éternelle. Je ne les condamne pas au piétinement sur place ni à quelque rythme vain que symboliserait le balancement de la marée, ou l’alternative du jour, flux de lumière, et de la nuit, reflux et abandon aux ténèbres. En vain on me répète que la nature de l’homme est éternelle et invariable. Je réponds : Oui, comme la nature des choses.

Comme la nature des choses, la nature humaine se manifeste complexe et contradictoire. Ici comme là, j’étudie un chaos pour créer un cosmos. Je fortifie et seconde quelques éléments ; j’en affaiblis, en contiens, en écarte d’autres. J’opère des rapprochements et des séparations. Je modifie, un peu chaque jour, telles directions primitives. Victoire ! je parviens à faire dominer nettement