Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/181

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je devrais, auparavant, indiquer, dans la mesure possible, quels chemins ont conduit les sages jusqu’à la magnifique réalisation. Deviné, le panorama qu’on doit apercevoir du sommet souverain m’appelle et me charme. Ne faut-il pas, avant de le décrire d’après d’autres voyageurs, chercher quel sentier permettra peut-être de monter la côte et, au lieu de continuer à le supposer, de voir enfin moi-même le grand spectacle ? Pour ce qui est de donner à autrui des jambes, et la force, et le vouloir de monter, cela ne m’appartient, ni à personne.

Mais, avant ces recherches vers quoi je me sens soulevé par des impatiences, il est peut-être utile d’écarter une objection préliminaire, l’objection déterministe. Peut-être aussi sera-t-il intéressant de chercher, avant de les remplir, les véritable limites de la sagesse et, avant de tenter de le formuler, le véritable caractère de son impératif.

À tout effort pour construire une éthique, science ou art, morale ou sagesse, on a l’habitude d’opposer comme un obstacle préjudiciel et dont, sous peine de faire œuvre vaine, le moraliste ou le sage