Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/185

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que ces méditations supplémentaires n’aient aucune influence sur la construction de ma sagesse pratique ; comme de telles rêveries, même lorsque le savant les prend au sérieux, ne troublent en rien ses recherches de savant. Accordons-nous une promenade de plaisir et de curiosité. Visitons un site historique que le travail des siècles et les continuels combats des hommes ont peut-être rendu intéressant.

Certes, je n’espère pas résoudre le problème que personne n’a résolu. Même je suis persuadé que nul problème métaphysique ne sera jamais ni résolu ni abandonné. Et je crois apercevoir pourquoi.

Je ne puis saisir que des phénomènes. Quand j’essaie en souriant d’imaginer ce que protègent les voiles d’Isis ; quand je poursuis les fuyantes réalités qui se cachent peut-être sous le masque phénoménal, je n’ignore pas le jeu auquel je me livre. Je ne suis plus le naïf qui se contente de lointaines apparences et, dès qu’il croit apercevoir une lueur, proclame un acte de foi. Les fantômes qu’il me semble distinguer par instants, dans la brumeuse région, je connais leurs mœurs par trop d’excursions précédentes. La coquetterie de ces ombres et de ces phosphorescences semble m’ap-