Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/190

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qu’à ces besoins logiques dont il se réclame, je remarque qu’avant le premier produit, il a fallu une chose ou peut-être plusieurs choses qui ne fussent pas des produits. Chronologiquement, je ne sais ; je suis impuissant à débrouiller le problème des origines. Mais, logiquement, un produit suppose avant lui quelque chose.

Même aujourd’hui, un être n’est-il qu’un produit ? Pour affirmer ou nier scientifiquement ce déterminisme absolu, il faudrait pouvoir épuiser par l’analyse chaque être, chaque état, chaque phénomène, de façon à connaître toutes ses causes et tous ses composants. Si l’ensemble des causes expliquait toujours sans résidu la totalité de l’être, de l’état, du phénomène ; si les composants se trouvaient tous exister avant lui ; si nulle possibilité de nouveauté ne se rencontrait dans sa forme ni dans sa matière : on affirmerait le déterminisme absolu. Si, étant certain de connaître toutes les causes, il restait un résidu, on nierait le déterminisme absolu.

(Mais, puisque l’être est différent des éléments à quoi on le réduit, n’y aura-t-il pas toujours un résidu ? Même si la matière pouvait être épuisée par cette rigoureuse analyse, n’y aurait-il pas tou-