Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/205

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Que messieurs les métaphysiciens se débrouillent comme ils pourront avec les contradictions que l’analyse découvre aux profondeurs de toute réalité.

Donc, que l’on soit déterministe ou partisan du libre-arbitre ; qu’on cherche une formule large où déterminisme et liberté semblent s’accorder au lieu de paraître se combattre ; qu’on trouve la question frivole et sans intérêt : peu importe en dehors de la métaphysique. Nulle opinion métaphysique n’empêche l’architecte de construire la maison dans son esprit et sur le papier, n’empêche le maçon de la bâtir au pays du concret. Nulle opinion métaphysique n’empêche le mathématicien de lier un groupe de pensées en une démonstration, un groupe de démonstrations en une science. Nulle opinion métaphysique n’empêche l’artiste de s’efforcer vers l’harmonie des lignes, des couleurs ou des phrases. Nulle opinion métaphysique n’empêchera le sage de rendre harmonieuse la suite de ses gestes.

L’homme a dit à l’Univers ou à Dieu :

— Je t’aime, unité qui me dépasses, et je veux me perdre en toi.