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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/32

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considérer comme fermé un cercle dont je sais bien qu’il reste ouvert[1].

Comment donc déciderai-je si je cherche un art de vivre ou une science de la vie ?

Modestement j’examinerai quels sont, à mes yeux, les caractères de l’art, les caractères de la science et lesquels me paraissent convenir le mieux à l’application de régler et de conduire sa vie.

Je ne forgerai pas de vraies définitions : je n’établirai nulle hiérarchie entre les caractères observés ; je saurai que je n’ai pas épuisé le sujet ni tenté de l’épuiser.

Je n’obtiendrai donc nulle certitude. Mais, hors des mathématiques, toute certitude logique n’est-elle pas mensonge ou erreur ?

Je ne tiens pas assez à me tromper pour chercher, hors des mathématiques, des certitudes logiques. Au concret, les certitudes se présentent d’elles-mêmes, intuitivement, dans la paisible clarté du jour ou dans l’éblouissement de l’éclair ; ce

  1. Dans ma conférence, Des diverses sortes d’individualisme, j’ai fait, à un point de vue un peu différent, la critique de la définition ; — aux Véritables entretiens de Socrate, j’ai tenté de reconstituer, sur le même sujet, l’argumentation d’Antisthène.