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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/33

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qu’on trouve par la méthode garde toujours quelque instabilité ; ce qu’on trouve par la méthode s’applique exactement à un symbole abstrait de la réalité, non à la réalité elle-même. Dire méthode, c’est dire conventions connues ou naïvement inconscientes.

Je n’ai pas la prétention d’atteindre une certitude impossible ; je n’aurai pas la mauvaise foi d’affirmer que je l’ai atteinte.

La science me paraît une connaissance communicable entièrement. Le disciple y reçoit tout ce que possède le maître. Tant que des catastrophes extérieures ne troublent pas son évolution, la science, il me semble, reste presque régulièrement progressive.

L’art est une discipline autrement individuelle et qui ne saurait se communiquer entièrement. Il exprime des choses profondes, personnelles, particulières à l’artiste. Le disciple n’y égalera le maître que s’il se délivre du maître. C’est pourquoi, sans doute, l’évolution d’un art est beaucoup plus capricieuse que celle d’une science. Ici il n’y a pas de raisons pour qu’Aujourd’hui fasse mieux qu’Hier.

Il n’y a de science que du général. L’art s’efforce de créer des œuvres individuelles. Le savant