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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/34

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s’applique à éliminer le plus possible ce qu’il appelle avec dédain et inquiétude « l’équation personnelle ». L’artiste qui n’exprime pas une personnalité ne compte pas.

Même dans une science peu avancée, on trouve quelques points sur lesquels les savants sont d’accord. Sans quoi, il n’y aurait pas encore science. Le progrès de la science consiste pour une part à multiplier ces points solides. En art, le désaccord est éternel. Il y a de belles œuvres dans les sens les plus divers. On trouve des œuvres manquées dans toutes les directions.

Voilà les premiers caractères qui se présentent à ma pensée. Un système commence à se former en moi : si je continuais le double examen, j’ai l’impression que ce que je découvrirais se rattacherait à ce que je viens de formuler.

Impression peut-être fausse. Mais c’est pour moi que j’écris. Je ne suis pas un homme qui enseigne, je suis un homme qui cherche. Si plus tard des caractères de l’art ou de la science se présentent à mon esprit qui contredisent ceux-ci, je n’hésiterai pas à les noter et à les étudier. S’ils renversent mes flottantes conclusions d’aujourd’hui, je saurai conclure autrement ou me passer de conclure.