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massacres de septembre ne le satisferaient pas davantage, qui laissèrent vivants un certain nombre d’aristocrates. « Quiconque veut établir une république dans un pays où il y a beaucoup de gentilshommes ne peut réussir sans les tuer tous. »

Machiavel, homme pratique, donne des conseils, non des théories. Loin de prétendre extraire une morale de sa politique, il prévient franchement son lecteur contre le danger de toute préoccupation éthique : « Il y a une si grande différence entre la façon dont les hommes vivent et celle dont ils devraient vivre que celui qui néglige ce qui se fait pour suivre ce qu’il devrait faire court à la ruine ; celui qui veut être un homme parfaitement bon est en péril au milieu de ceux qui ne le sont pas. » Il ne serait pas difficile de bâtir un système là-dessus ; il n’est jamais difficile de construire, sur n’importe quoi, une doctrine morale. Mais Machiavel sourirait de préoccupations aussi puériles.

Des politiques voisins de lui, mais plus généralisateurs et théoriciens, les ont pourtant manifestées La politique de Hobbes ne diffère guère de celle de Machiavel. Aujourd’hui même plusieurs néo-royalistes avouent l’enseignement de ces deux maîtres et, comme ils ont de remarquables facul-