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Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/88

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plus élevée, qui est l’ordre, l’harmonie et la beauté de ces fonctions. Cette harmonie, cette beauté, cet ordre, but de la vie, les stoïciens l’appellent les secondes choses conformes à la nature, les secondes fins de la nature.

Tous les actes de la vie sont la matière de la vertu ou du vice. La vertu réside uniquement dans la forme, c’est-à-dire dans la volonté qui, tendue à travers les actes, fait leur unité et leur harmonie.

Le sage se suffit à lui-même. Mais la société est naturelle et elle offre à la forme du sage une riche matière. Qu’il se souvienne seulement que la société qui est naturelle est celle qui unit entre eux tous les hommes. C’est l’homme, non le citoyen, que j’aime naturellement. « L’homme est par nature ami de l’homme. »

Ainsi l’éthique stoïcienne est indépendante de toute politique.

Est-elle indépendante de toute métaphysique ?

Dogmatique et systématique, le stoïcien a une tendance à rapprocher l’homme et le monde. Pour lui, il y a un Dieu dans le monde comme il y a une vertu dans le sage. Certes, il n’a pas la