Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/93

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pour faire dominer en moi la raison, faculté proprement humaine.

Mais les individualistes sont nombreux qui, au lieu de proclamer : « Je suis un homme », proclament : « Je suis un vivant ». Ceux-là même se divisent dès qu’ils se demandent : « Qu’est-ce qu’un vivant ? Qu’est-ce qui est le plus profond et le plus important chez le vivant ? »

Je suis un vivant, c’est-à-dire, d’après Calliclès, Hobbes et Nietzsche, une aspiration à la domination ; d’après Aristippe et Épicure, une aspiration au plaisir.

    la logique est la haie ; la métaphysique, la terre et les arbres ; la sagesse pratique, le fruit. Mais Ariston de Chio rejette la logique comme inutile et la métaphysique comme au-dessus de la portée humaine. Ariston — objectera justement M Louis Prat — est un hérétique. Il manifeste pourtant et exagère une tendance du stoïcisme. Épictète ne répète pas sans une manière de négligence les vues dialectiques ou physiques de Chrysippe et il exprime parfois directement son dédain pour tout ce qui n’est pas sagesse pratique. Chrysippe déjà rejetait les similitudes célèbres par quoi ses prédécesseurs illustraient les rapports entre les diverses parties de la philosophie et l’on pouvait, d’après lui, commencer indifféremment l’exposé de la doctrine par la canonique, la physique ou l’éthique.

    Dialectique et physique stoïciennes sont, à mes yeux, des curiosités archéologiques, j’use de l’autorisation que