Page:Ryner - La Sagesse qui rit, 1928.djvu/98

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bouffon de cour[1] comme Diogène était une sorte de bouffon populaire.

De même que le cynisme ne se fondit pas dans le stoïcisme, il y eut longtemps quelques cyrénaïques en face de nombreux épicuriens. Tous se firent remarquer par la liberté de leur esprit. La netteté de ses opinions valut à Théodore d’être surnommé l’Athée. Il répétait volontiers : « Le monde est ma patrie. » Il disait encore : « Se sacrifier à la patrie, c’est renoncer à la sagesse pour sauver les fous. » — On sait les travaux d’Evhémère et leur hardiesse critique. — Un des plus célèbres cyrénaïques, Hégésias, fit dévier singulièrement la doctrine ; il employait une éloquence, qu’on nous affirme efficace, à pousser les hommes au suicide.

L’épicurisme, doctrine savamment équilibrée, compta des disciples innombrables, souvent groupés en communautés fraternelles. Plusieurs de ses « dogmes » sont encore utiles.

  1. Sur Aristippe, voir dans Les Paraboles cyniques, passim, et particulièrement La Lyre d’Orphée et Les Deux Rossignols. Voir aussi Les Véritables Entretiens de Socrate.