Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/117

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mands, peut-être la femme est-elle destinée à dépasser l’homme dans l’art subjectif ; l’art objectif lui restera sans doute éternellement fermé. Elle aura d’autres Sapho et d’autres Desbordes-Valmore. Elle n’aura jamais un Sophocle ou un Balzac.

Les romans de Mme Bentzon sont construits avec de petites habiletés de feuilletoniste. Nous y retrouvons ces irritants secrets qu’on nous découvre graduellement, et les caractères sont aussi changeants et inconsistants que dans Georges Sand elle-même. Voici Constance, un des moins mauvais parmi ces livres indifférents, un des trois que l’Académie couronna, celui que l’auteur préfère. C’est l’histoire d’une jeune fille catholique qui aime un divorcé et ne l’épouse point. Il y avait là un sujet. Le bas-bleu a eu le courage d’en approcher parce qu’un homme de bonne compagnie, M. Octave Feuillet, historiographe de Sibylle, lui en avait parlé. Elle a, d’ailleurs, évité tout ce que l’étude pouvait avoir d’intéressant et de profond. Elle a énervé la force du sujet par toutes sortes de préparations lâches et adroites. Les cinq premiers sixièmes du livre sont dépensés à ces mesquines habiletés et à de souriantes anecdotes. Aux dernières pages seulement, le problème est, non point résolu, certes, ni même posé franchement, mais indiqué et escamoté. Et la conclusion est vraisemblable comme un dénoûment d’André Theuriet. Constance sera, si le