Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/135

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me suis contenté d’en couper les pages et de parcourir trois lignes çà et là, pour me rendre un compte plus exact des modes générales.

De mes recherches, insuffisantes peut-être, — mais qui aura le courage de faire mieux ? — je rapporte trois remarques principales :

1o La vogue est encore aux Alsaciens-Lorrains et, dans presque tous les récits de longue haleine, la guerre de 1870 fait un premier ou un dernier chapitre agréable. Ces dames lisent utilement Erckmann-Chatrian. On trouve dans Berthe Flammarion un « docteur Mathéus » qui est « bon » au lieu d’être « illustre », et Fille de Lorraine, de Mme Améro, est une puérilisation des Rantzau.

2o Ces dames ont, naturellement, de l’esprit à revendre, et nous le font bien voir. Tout en amusant nos enfants, elles préparent un public aux futurs vaudevillistes. La vocation du Gandillot et du Valabrègue qui menacent nos fils sortira sans doute d’un de ces livres d’aspect pacifique. Elles ont surtout l’esprit, — bien féminin peut-être, — de mal entendre ce qu’on dit. Elles prêtent à leurs personnages cette demi-surdité créatrice d’amusants quiproquos. Dans Mme Flammarion, on demande à une paysanne qui vit atterrir un ballon ce que sont devenus les aéronautes. Elle répond : « Les aromates, qué que c’est que çà ? » L’auteur est si heureux de