Page:Ryner - Le Massacre des amazones, Chamuel.djvu/217

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plètement l’adoré et qu’elle ne songeait plus, — l’étrange amoureuse ! — qu’à conter cette histoire étrangère. Or un jour Irène, en voulant se tuer d’un coup de revolver, réussissait à tuer son mari ; elle se jetait, toute sanglante, dans les bras de Luc, qui sur elle se refermaient. Et Claudia se retirait, non pas fière et indignée, non pas furieuse comme une vaincue, mais ni dédaigneuse ni jalouse, sans souffrir, invitant sa rivale à accepter le bonheur, invitant l’infidèle à cueillir la joie et se déclarant, elle, puisqu’ils étaient contents, « divinement heureuse. »

Mary Floran porte double couronne : son nom est applaudi à la fois de l’Académie française et de la Société d’Encouragement au Bien. Elle mérite ces joies par l’honnêteté de ses sujets, par le gris abstrait de son écriture et par la sublimité distinguée et discrète de ses héroïnes : elles savent tous les dévouements muets enseignés dans les romans pour jeunes filles, et elles ne manquent jamais à aucune convenance mondaine. Un hasard remarquable : le moins médiocre de ces gentils enfantillages est précisément celui qu’admira l’Académie.