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le massacre des amazones.

pas toujours maintenant suspendue au point d’interrogation que je ne cesserais de me poser ? » Malheureusement elle oublie de renverser le point d’interrogation, à l’espagnole, pour mieux figurer le crochet à suspendre les pensées de toutes les larves céciliennes. Et pourtant le point d’interrogation inspire toujours cette fille d’Ève : « Il ne cessait de retourner en tous sens le point d’interrogation qui restait muet comme le sphinx accroupi sur le tombeau égyptien. » J’ai noté ces quelques traits, avec beaucoup d’autres, dans la Fille d’un assassin, livre émouvant et profond où tout arrive au hasard et où chaque personnage, chaque fois qu’il doit agir, change de caractère. Et Cécile Cassot, ingénieuse philosophe, conclut de ses propres incohérences qu’« il y a une destinée » qui « à un moment donné », fait « entendre sa voix à celui qu’elle veut perdre ou protéger ».

Les pauvres tentatives de Cécile vers tous les genres me permettaient de la jeter dans ce chapitre ou de l’épingler dans toute autre boîte de ma collection, ou de la laisser tomber parmi les déchets. L’honneur de coudoyer la petite Camée, elle le doit à la poétique Yvana, jeune Russe que le comte de Moussac acheta à des Bohémiens, et dont la Cassot nous conte l’histoire sous ce titre : Comment ils l’aiment. Cécile admire haineusement cette femme fatale et incompréhensible, « toujours sur