Page:Ryner - Les Chrétiens et les Philosophes, 1906.djvu/103

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la foule

Non, non. Ce sont des ennemis des dieux.


arrien

Épictète n’a jamais menti.


quelques voix

Epictète n’a jamais menti.


épictète

Viens ici, Théophile, et dis hautement ta croyance.


quelqu’un

Par Hercule, c’est plus amusant qu’au théâtre.


un autre

Je crois bien. On dirait une fable ingénieuse. Et pourtant c’est un combat où du sang coulera. Et nous jouons un rôle dans la comédie ; et nous remporterons une victoire. Nous sommes des spectateurs qui s’amusent et qui se moquent des acteurs. Et les acteurs naïfs nous répondent. Et tout à l’heure nous serons des gladiateurs qui triomphent.


un autre

Ces chrétiens sont comme des mirmillons pris aux filets des rétiaires.


un autre

Et les rétiaires victorieux, c’est nous.


la foule

Taisez-vous. Regardez. Qu’est-ce qu’ils font ?

Théophile est venu sur le devant. Épictète l’embrasse. Quelques-uns applaudissent. La plus grande partie de la foule pousse des huées. Dès qu’un peu de silence se fait,


épictète, tenant Théophile par la main

Parle, mon frère.