parole est un ver qui détruit la première et, plus absurde que le peuple, tu adores le ver en même temps que le bois.
Il y a, ô Épictète, des vérités supérieures à la raison humaine. Et mon Dieu a eu la bonté infinie de nous les révéler lui-même.
Que dis-tu ? Ton Dieu a prononcé des paroles qui n’ont point de sens pour nous ?.. Et il veut que nous répétions ces paroles mortes ? Il veut que je berce un cadavre, que j’affirme les ténèbres lumineuses et que je croie à ce que je ne conçois pas ?..
Il veut que tu aies en sa force plus de confiance qu’en ta faiblesse.
Ton Dieu aime les paroles creuses comme la Cybèle des corybantes aime le son du tambour et le heurt des cymbales. Mais un philosophe ne consent point à faire avec sa bouche des bruits qui n’ont point de signification. Tu avilis la parole, tu avilis l’homme, tu avilis Dieu. J’aime mieux un athée que quelqu’un qui avilit Dieu.
Je loue Dieu par-dessus toutes choses. Mon Dieu est tout-puissant ; il est éternel ; il est immense. Il t’entend. Il inscrit tes paroles sur le livre de mort. Repens-toi, afin qu’il inscrive ton repentir sur le livre de vie.
De quoi me repentirais-je ? Le Dieu que j’adore est Ordre Harmonie, Raison. Ton Dieu à toi est incohérence et folie. Oui