Page:Ryner - Les Chrétiens et les Philosophes, 1906.djvu/229

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un cynique

Ce misérable jaloux s’est toujours montré l’ennemi des vrais philosophes.


un autre

S’il n’était si vieux, un coup de bâton lui apprendrait que je ne suis plus un enfant.

Porcus, Fluctus, le Petit Carnéade et deux ou trois autres se rapprochent pour mieux entendre.


un stoïcien, à la tunique et au manteau râpés, mais d’une propreté méticuleuse et comme insolente

Il se croit philosophe, et il ne parle correctement ni le grec ni même le latin !


un cynique

L’autre jour, à la ville, Épictète, cet efféminé qui ose se proclamer stoïcien mais que Zenon renverrait au troupeau parfumé d’Épicure, me rencontre et savez-vous le reproche qu’il m’adresse ? Vous ne le devineriez pas en mille fois ; il me reproche de n’être pas propre.


un autre cynique

Ce boiteux ridicule a de l’estime pour le corps ?


le premier cynique

Oui, il m’a déclaré que je faisais détester la philosophie, parce que le vulgaire (oui, il se préoccupe de l’opinion vulgaire ! ) croyait que c’était la philosophie qui m’ordonnait de rester hideux, couvert de crasse et d’ordure, les cheveux emmêlés et la barbe embrouillée jusqu’à la ceinture.


plusieurs

Il est fou !


le premier cynique

Il m’a dit enfin : « Tu es un pourceau qui préfère son bour-