Page:Ryner - Les Véritables entretiens de Socrate, 1922.djvu/24

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une mare de mensonges saumâtres. Et certains dialogues mentent du premier mot au dernier mot, particulièrement, comme on le verra en son lieu, celui qui, menteur dès le titre, s'appelle Criton.

Si quelqu'un s'étonne de certaines duretés d'Antisthène le bâtard, Antisthène le bâtard daignera expliquer : On m'appelle aussi — dont je me glorifie — Antisthène le chien. Je suis le chien de Socrate. Aimez ou haïssez en moi le plus fidèle, le plus vigilant, le plus perspicace des chiens et le plus exempt de toute ridicule pudeur. Je mords les ennemis de Socrate. Et je les reconnais sous tous les déguisements. Avec double plaisir et double rage, je mords ceux qui, masqués en amis ou en disciples, viennent voler ses paroles pour les déformer, voler la nourriture qu'il distribue généreusement à tous les hommes pour la distribuer en son lieu après l'avoir empoisonnée.


II

Moi, Antisthène le bâtard, que d'autres appellent — dont je me glorifie — Antisthène le chien, je ne dirai que la vérité et je dirai toute la vérité. Même, s'il en est, celle qui ne me sera pas favorable. Socrate à prononcé parfois des paroles que je ne puis approuver entièrement. Celles-là, comme les autres, je les répèterai telles qu'il les a dites, sans rien retrancher, sans rien ajouter, sans rien changer. Par respect de la vérité. Car Antisthène le chien n'est pas un Xénophon