Page:Ryner - Les Véritables entretiens de Socrate, 1922.djvu/25

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ou un Sathon. Mais, par respect d'une autre vérité et dans l'intérêt des jeunes gens, j'ajouterai que je n'approuve pas ces paroles et pourquoi je ne les approuve pas.

Voici cependant un désaccord que je signale dès maintenant et sur lequel peut-être je ne reviendrai plus. Ceux qui ont lu mes autres ouvrages et péculièrement le dialogue en trois livres qui s'appelle Sathon ou de la Dispute savent que Socrate avait dans la dialectique une confiance beaucoup moindre que Platon. J'ai dans la dialectique une confiance moindre encore que celle de Socrate. Pour des raisons longuement exposées dans ce dialogue, toute discussion est incapable d'aboutir. Je renvoie à cet ouvrage ceux qu'intéressent ces choses.

Ceux qu'intéressent ces choses verront dans cet ouvrage comment je démolis la dialectique par des moyens dialectiques (c'est bien le plus grand malheur qui pût advenir à cette infortunée) et comment je détruis la dialectique au nom de la raison.

Au premier livre de Sathon, ceux qu'intéressent ces choses verront comment tout effort dialectique s'appuie nécessairement sur une définition et comment toute définition est une menteuse. Dès qu'au lieu de désigner la chose par son nom, tu t'appliques à la définir, voici que tu la désignes par d'autres noms que le sien, voici que tu remplaces le signe exact par des signes inexacts, voici que tu rapproches et confonds des choses que la réalité distingue et sépare.

Ceux qu'intéressent ces choses verront au second livre comment la définition multiplie les difficultés