Page:Ryner - Les Véritables entretiens de Socrate, 1922.djvu/85

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rougissait plus d'orgueil mais d'un commencement de confusion.

— Excellent fils d'Ariston, tu as fait trouver en lui-même à cet enfant des choses qui ne sont ni en lui ni hors de lui, des suppositions, des abstractions, des pauvretés péniblement séparées de la richesse des choses véritables.

Sathon s'irritait. Il se leva, disant :

— Pardonne-moi, Socrate. Le soleil baisse déjà et j'ai oublié au charme de ta conversation certaine affaire urgente.

Quand il fut à quelques pas, il se retourna.

-En vain, — dit-il, — vous riez de moi. Si je n'étais si pressé je vous prouverais que j'ai fait trouver à Manès des vérités qui étaient en lui.

Et il se mit à courir pour ne pas entendre ce que répondait Socrate.


XI

Tandis que Sathon, semblable à un malfaiteur qui fuit la lumière, fuyait la parole de Socrate, Socrate parlait contre la subtilité. Elle fait découvrir des vérités géométriques, des vérités concernant ce que les géomètres appellent le point et qu'ils définissent par l'absence d'étendue — mais, tout ce que nous pouvons voir ou toucher a quelque étendue ; des vérités sur la ligne, qu'ils définissent par l'absence de largeur -mais tu ne peux concevoir une longueur