Page:Ryner - Prostitués, 1904.djvu/95

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mondain ? — un précieux brutal. Ses aquarelles d’âmes sont des eaux-fortes manquées et indéchiffrables ou d’énormes caricatures involontaires.

Il pose les trois fleurons de la couronne sur sa large tête de rigolade. Sa grosse gaieté se retient, se mord les lèvres, s’ingénie à paraître l’esprit le plus fin, la pensée la plus profonde, la poésie la plus parfumée. Dans « la confidence de la glace », la maritorne, qui ne trompera personne, se trompe elle-même, se voit princesse, et, avec des grâces et des respects, elle se salue.

Les livres sérieux d’Albert Boissière sont conceptions d’une ingéniosité toute factice et alignements au cordeau. Ses personnages sont des marionnettes réussies bouffonnes, mais que le montreur croit élégantes ou terribles. À travers la pratique dont il pense ennoblir sa voix, il dit pour elles des paroles voulues profondes ou somptueuses et qui sont sottises laborieusement alambiquées. Il leur fait toujours parler le vocabulaire écrit et la syntaxe écrite d’un élève en concettis.

Aux Chiens de faïence et dans Monsieur Duplessis veuf, Albert Boissière consent à être le pitre imbécile et rigolard. Ici on peut s’arrêter