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Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/239

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Il sentit bientôt qu’elle se raidissait, et il vit sauter à ses pieds un singe, qui le remercia, et promit de lui rendre service si jamais il avait besoin de lui.

Le fermier lança une seconde fois la corde, et retira de la fosse un loup qui lui dit, en se frottant contre lui en signe de joie :

— Tu m’as rendu aujourd’hui un service que je n’oublierai pas, et que je te paierai à la prochaine occasion ; mais il y a encore d’autres personnes à secourir.

Le paysan descendit sa corde pour la troisième fois, et il vit paraître un ours, qui lui dit de ne rien craindre, qu’il serait son zélé serviteur. « Jette encore ta corde », ajouta-t-il.

Cette fois le fermier retira un lion, et, comme il se reculait épouvanté, le lion lui dit, en adoucissant sa voix :

— N’aie pas peur de moi ; je ne te ferai aucun mal ; mais garde-toi de lancer encore une fois ta corde dans le précipice, car tu t’en repentirais, et c’est alors que tu aurais besoin de mon secours.