Page:Sébillot - Contes des landes et des grèves.djvu/241

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sans défiance, et le frappant, il lui demanda son argent et ses habits.

— Au secours ! au secours ! cria le fermier.

— Tu peux t’égosiller à ton aise ! dit le voleur ; il n’y a âme qui vive à plus de deux lieues à la ronde.

Mais à ses cris, le lion accourut, ainsi que les autres animaux et, le voyant à terre dépouillé et maltraité, il lui dit :

— Est-ce vous, qui m’avez sauvé de la fosse ?

— Oui, répondit le fermier d’une voix faible.

— Je vous avais conseillé de ne pas jeter une corde au voleur qui était dans la fosse, et vous n’avez pas voulu m’écouter. Mais je vais tâcher de reconnaître le service que vous m’avez rendu.

Il courut après le voleur, et lui cria d’une voix terrible :

— C’est toi qui as volé ton sauveur : rends-lui son argent et ses habits, ou je te tue !

Le voleur épouvanté tomba par terre : le