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Page:Séduction, jeunes amours, 1935.djvu/123

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d’étouffer la lascive enfant ; ses poings se serrèrent nerveusement ; tout son corps éprouva une volupté voisine de l’extase. À plusieurs reprises elle essaya de se dégager de l’étreinte luxurieuse, mais en vain. Enfin, un dernier spasme de volupté secoua le corps de la fillette qui se renversa un peu en arrière. Marguerite se retira par un brusque mouvement et passa rapidement sa manche sur le bas de sa figure comme si elle eût été mouillée ; puis, sans faire le moindre bruit, se servant de ses mains et de ses genoux, elle regagna sa place avec l’agilité d’une chatte.

Une émotion bien autrement intense était réservée à la petite Jeanne. Ce même soir, au dortoir, alors que tout le monde dormait et qu’elle seule était tenue éveillée par la scène lubrique qu’elle avait vue dans la journée et qui l’avait tant révolutionnée, elle vit venir à elle la brune Marguerite qui s’approcha de son lit, plaça sa petite tête câline et suppliante près de la sienne, et lui demanda de partager ses plaisirs.

Cette demande inattendue plongea la petite Jeanne dans un trouble inexplicable. Ce qu’elle avait vu lui avait causé une vive surexcitation, un sauvage désir ; une extrême curiosité la poussait invinciblement, Marguerite l’embrassait avec ardeur