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Page:Séduction, jeunes amours, 1935.djvu/158

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Claire, outrée d’une attitude aussi inconvenante chez sa bonne, se dégagea avec colère et lui montra la porte du doigt ; mais Germaine lui dit alors ce qu’elle savait de ses amours avec Claude et en peu de mots lui prouva qu’elle était entièrement à sa discrétion, qu’elle n’avait d’autre ressource qu’à se soumettre à sa passion et que son silence était à ce prix.

Claire fut atterrée ; son visage exprima une véritable angoisse. La jeune femme en eut pitié, la fit asseoir près d’elle sur un divan et lui prodigua des caresses et des mots d’amour. Elle lui assura qu’elle ne lui avait fait cette menace que pour avoir raison de sa résistance dont elle voulait triompher à tout prix, puisqu’elle la désirait tant, et, tout en l’embrassant, lui jura que personne au monde ne connaîtrait jamais ce secret.

Germaine sut être persuasive, son accent respirait la sincérité ; elle fit renaître le calme dans l’esprit de Claire qui commençait maintenant à être sous l’impression des sens et se sentait étrangement troublée par toute la violence de la passion de la jeune femme. « Je t’aime, disait Germaine, je veux te faire jouir et jouir moi-même par toi. Je veux te faire jouir comme jamais ton Claude ne l’a fait. »

La jeune fille mollissait sous cet ouragan de