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Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/174

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plus admis après les vacances ; il se plaint de ta paresse, de ta constante mauvaise volonté, des punitions fréquentes qu’on est obligé de t’infliger, privations de promenades, de récréations, pensums. Rien n’y fait ; il juge que tu ne seras jamais un bon élève, que ton instinct te porte à te lier avec les plus mauvais, et que tu es d’un mauvais exemple pour tes camarades ; enfin il me dit clairement que leur décision est prise à ton égard et que c’est à ma considération qu’ils te gardent jusqu’aux vacances. Oh ! Georges, pourquoi t’es-tu mis dans cette triste position dont je m’afflige pour toi comme pour moi ?

Georges.

Papa, je suis sûr que je serai bien mieux dans un autre collège, que je travaillerai beaucoup mieux. On est si sévère chez les Jésuites, on a tant à travailler, qu’il est impossible d’arriver à tout faire ; on est puni pour un rien, on mange mal, on ne joue pas assez ; si je restais là, je suis sûr que je mourrais ou que je tomberais malade.

M. Dormère.

Ce que tu dis là, Georges, c’est ce que disent tous les mauvais élèves ; si c’était vrai, comment ton cousin Jacques serait-il toujours dans les premiers ? Comment sa santé, délicate jadis, se serait-elle fortifiée au point où elle l’est ? Comment se trouverait-il si heureux au collège, que ce serait pour lui un grand chagrin de n’y pas retourner ? Comment aimerait-il autant tous les Pères du collège, et particulièrement ceux des classes qu’il a déjà faites ?

« Non, non, mon pauvre Georges, tu es mal à