Page:Ségur - Aprés la pluie, le beau temps.djvu/179

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colère ; je ne vois personne ; serait-ce un sot tour de Rame, par hasard ? Il rôdait autour de moi quand je me suis endormi. Précisément, je le vois qui passe sa vilaine tête par la porte de l’office… »

« Rame ! appela-t-il d’une voix formidable.

Rame, s’approchant à pas lents.

Quoi Moussu veut ?

Georges.

Approchez, vilain nègre ! »

Rame avança de quelques pas.

Georges ramassa les noisettes, et quand Rame fut à sa portée, il lui jeta en plein visage la poignée de coquilles. Rame, surpris, fit un saut en arrière.

Rame.

Quoi c’est, Moussu Georges ?

— C’est votre présent que je vous rends, insolent, impertinent, grossier ! »

Rame, de plus en plus étonné, le regardait avec de grands yeux effarés ; il crut que Georges devenait fou.

Rame.

Là ! là ! Moussu Georges. Moi chercher Moussu Dormère. Là ! là ! Pas bouger. Rame bon. Rame pas faire mal. Vous perdu tête ; Rame pas se fâcher. »

Georges crut à son tour que le nègre se moquait de lui ; il sauta sur ses pieds et voulut frapper Rame, quand il entendit un grand éclat de rire et vit Mlle Primerose sortir du massif.

Mademoiselle Primerose.

Arrêtez, chevalier de la triste figure. C’est moi et pas Rame qui vous ai apporté ces noisettes pour