trois des sottises, dont je les ai joliment grondés.
Et vous croyez que le chemineau a réellement battu Cunégonde ?
Ma foi, je le croirais assez ; et, franchement, j’en aurais fait autant, sans frapper si fort pourtant. Mais je le saurai ; j’irai voir ce chemineau, qui me plaît, et je lui ferai raconter son affaire.
Et vous nous direz ce qu’il vous aura répondu, mon oncle.
Oui, oui. Si Cunégonde a été battue par ce brave homme, tu le sauras, je te le promets.
Je serai bien content si on l’a battue tout de bon. Elle est méchante ! Il faut la punir.
Et si on ne l’a pas battue, mon oncle, voulez-vous la fouetter pour le bon chemineau ?
Oh non ! par exemple ! Je ne suis pas ivre ni brutal, comme le chemineau, qui n’aurait pas fait ce qu’il a raconté s’il avait été dans son bon sens ; je la taquinerai seulement ; elle sera assez vexée si je m’y mets. »
La bonne était mal à son aise ; elle n’osait pas dire au général l’histoire vraie telle qu’elle l’avait sue par Germain, et pourtant elle aurait voulu qu’il n’eût pas dit devant les enfants tout ce qu’il venait