Aller au contenu

Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

rait un grand dîner et qu’il fallait se dépêcher pour tout préparer, et mettre le couvert convenablement.

gribouille.

Qu’est-ce que tu appelles convenablement ?

caroline.

Mieux qu’à l’ordinaire ; tu choisiras les assiettes qui ne sont pas écornées ; tu essuieras tout d’avance, pour n’avoir pas à t’en occuper pendant le dîner ; tu arrangeras plus d’assiettes de dessert ; tu mettras de la mousse sous les fruits ; enfin tu tâcheras que ce soit joli, que le coup d’œil de la table soit bien, que M. et Mme Delmis soient contents.

gribouille.

Quant à monsieur, ce ne sera pas difficile ; il est toujours content ; pour madame, c’est autre chose elle n’est jamais contente, elle…

caroline.

Chut ! Si madame t’entendait !

gribouille.

Eh bien ! quand elle m’entendrait ! je ne dis que la vérité. C’est-y pas vrai que j’ai beau faire, beau m’échiner, elle gronde toujours et trouve toujours moyen de reprendre ? L’autre jour, n’a-t-elle pas fait les cent coups parce que j’avais ficelé le bec de son perroquet ?

caroline.

Je crois bien, il ne pouvait plus manger ; il serait mort de faim.

gribouille.

Voilà-t-il pas le grand malheur ! une méchante