Aller au contenu

Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/214

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gribouille.

Parole sacrée, monsieur ! J’ai juré et rejuré à Mme Delmis, votre mère, ma maîtresse, qui était ici présente, de ne toucher à rien qu’à mon balai, mon plumeau et ma brosse à frotter. Et même, quant à la brosse, c’est Caroline, ma sœur, qui me l’a obtenue, pensant bien, cette bonne sœur, que je m’enlèverais la peau des pieds à frotter sans brosse. »

Georges regarde Émilie, qui regarde Gribouille ; elle lui trouve un air effaré qui l’effraye, et elle se sauve en criant :

« Gribouille est fou ! Caroline, au secours ! »

Caroline entre précipitamment ; Gribouille est appuyé sur son balai et sourit de pitié ; Georges ne sait s’il doit rire ou crier. Caroline va droit à Gribouille.

caroline.

Eh bien, Gribouille ! qu’y a-t-il encore ? Qu’as-tu fait pour effrayer Mlle Émilie ?

gribouille, avec majesté.

Rien, rien,… rien, te dis-je. Mademoiselle n’a pas compris qu’étant lié par ma parole je ne pouvais pas ramasser cette cage que mon balai a jetée par terre.

caroline, avec surprise.

Pourquoi ne peux-tu pas la ramasser ?

gribouille.

Mais tu sais bien que j’ai juré et rejuré de ne toucher à rien qu’à mon…