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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/242

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drai de votre obligeance. Pour le moment je ne crois pas avoir besoin de vous importuner.

le brigadier.

Vous êtes trop discrète, mademoiselle. Gribouille, je compte sur toi pour m’appeler si jamais toi ou ta sœur vous avez besoin d’un ami ; car je suis ton ami, Gribouille : ne l’oublie pas.

gribouille, hochant la tête.

Mon ami,… mon ami… J’y ai été trompé une fois déjà… Je ne m’y fie pas trop aux amis qui arrivent… là… sans qu’on sache comment ni pourquoi… M. Delmis me dit un jour : « Je suis ton ami, Gribouille… » Ah bien oui ! un ami !… Ça lui a passé comme ça lui était venu,… pour un rien,… pour un méchant perroquet.

— Essaye toujours ; tu verras, dit le brigadier en riant. Au revoir, mademoiselle Caroline ! au revoir, Gribouille ! »

Le brigadier lui tendit la main en signe d’amitié.

« C’est donc pour tout de bon ? dit Gribouille en prenant la main du brigadier et en la serrant entre les siennes.

le brigadier.

Tout de bon ! À la vie à la mort !

gribouille.

Pourquoi à la mort ? Je n’aime pas cela, moi. À la vie, c’est bien ; mais à la mort ! pour quoi faire ? Quand je serai mort, vous ne serez plus mon ami ; est-ce que j’aurai besoin d’un ami quand je serai