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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/302

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Elle pleurait ; mais ses larmes n’étaient pas amères ; l’espérance remplissait son cœur. Pendant qu’elle priait, elle n’avait pas entendu la porte s’ouvrir. Deux hommes restaient immobiles, la contemplant avec attendrissement. Un cri de Gribouille, qui entrait par une porte de derrière avec une brassée de fagots, fit tourner la tête à Caroline. Elle vit M. Delmis et le brigadier ; elle se releva lentement, s’approcha d’eux. M. Delmis lui serra la main, pendant que le brigadier lui prenait l’autre main, qu’il serrait amicalement.

« Mademoiselle Caroline, dit-il, je viens avec M. le Maire pour l’affaire du vol d’hier, et aussi pour vous renouveler mes offres de service et vous demander en grâce de ne pas vous en priver et de me traiter sans cérémonie, en frère, chaque fois que vous aurez besoin d’aide ou de conseil, n’importe pour quoi.

monsieur delmis.

Je dirai comme le brigadier, ma chère enfant ; nous allons parler du vol d’hier, mais auparavant je dois vous faire aussi mes offres de service. Si vous vous trouvez dans la gêne, dans l’embarras, n’oubliez pas que je suis là, enchanté de vous venir en aide.

caroline, attendrie.

Merci, monsieur ; merci, monsieur le brigadier ; je suis bien, bien reconnaissante… Je suis heureuse… grâce à vous deux… réellement heureuse du bon secours que m’envoie le bon Dieu.