Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/364

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serai mort… aujourd’hui… J’ai vu maman… Elle me l’a dit… Les anges… me l’ont dit aussi… Je suis très content… Je voudrais voir… Caroline… Voici le jour ;… brigadier, mon frère,… dites-lui… qu’elle vienne ;… je veux lui parler… et l’embrasser.

le brigadier.

Ne serait-il pas mieux, monsieur le curé, que ce fût vous qui alliez chercher et prévenir la pauvre Caroline ? Je resterais ici, près de Gribouille.

le curé.

Tout à l’heure ; laissons à Caroline une heure de repos encore. Je vais rester près de ce pauvre enfant ; j’ai à causer avec lui ; éloignez-vous, brigadier ; ce que j’ai à dire et à entendre doit rester entre lui et moi. »

Le brigadier s’éloigna avec le médecin, qu’il reconduisit pour le questionner sur l’état de Gribouille. M. Tudoux persista à dire que la journée ne se passerait pas sans qu’il fût rappelé pour constater le décès ; que le blessé allait tomber bientôt dans un assoupissement entrecoupé de légères convulsions, et que la mort serait douce et prompte.