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Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/85

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payant pas, et que c’est tant pis pour elle si elle ne te fait plus travailler. Veux-tu ? j’y vais tout de suite.

caroline.

Non, non, Gribouille, je t’en prie ; ne lui dis rien ; laisse-la garder son argent. J’ai bien d’autres pratiques qui me feront travailler ; j’espère ne pas manquer d’ouvrage ; je commence à en avoir plus que je n’en peux faire. J’ai encore des robes et du linge à finir pour la femme de l’adjoint, et puis pour la maîtresse d’école et pour quelques autres encore.

gribouille.

Mais tu ne vas plus pleurer ?

caroline.

Non, je te le promets ; je vais me mettre à l’ouvrage.

gribouille.

À la bonne heure. Tu sais que M. le curé nous dit qu’il faut être content de tout ce que le bon Dieu nous envoie. Je suis toujours content, moi…

caroline, souriant.

Excepté quand tu t’ennuies près de ton linge à laver.

gribouille, riant.

Ah ! oui ; c’est vrai ! J’ai été bête ce jour-là, mais… j’ai réfléchi depuis, et je n’ai pas perdu mon temps, je t’assure. »

Pendant que Gribouille parlait, quelqu’un frappait à la porte.