Page:Ségur - La soeur de Gribouille, Hachette, 1886.djvu/88

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gribouille.

Ce n’est pas celles-là que j’ai données ; elles sont neuves ; j’ai donné les vieilles vieilles, celles que tu as serrées ici l’autre jour, parce qu’elles étaient en pièces et que tu ne pouvais plus t’en servir.

caroline.

Miséricorde ! Qu’as-tu fait ? Ils vont croire que je veux les voler. Cours, mon pauvre Gribouille, rattrape Thomas, ramène-le, dis-lui que tu t’es trompé, que j’ai les robes.

gribouille.

J’y vais, ma sœur, j’y vais ! C’est-y du malheur que Caroline dise toujours une chose pour une autre ! Et puis on dit que c’est moi qui suis bête ! »

Gribouille pensait ainsi tout en courant ; il eut beau se presser, Thomas, qui avait couru aussi, était arrivé avant lui. Il avait remis le paquet à Mme Grébu, qui poussa un cri en l’ouvrant.

« Tenez, ma chère, voyez ce qu’elle m’envoie en place de mes belles robes neuves, dit-elle en faisant voir à Mme Delmis trois vieilles robes en loques, qu’elle étalait avec indignation.

madame delmis.

Mais c’est abominable, ça ! C’est à la faire arrêter, monsieur Delmis. Monsieur Delmis, continua-t-elle, venez donc par ici, dépêchez-vous ; c’est pressé.

— Qu’y a-t-il ? dit M. Delmis en sortant de son cabinet de travail.