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Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/86

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argent ; ils n’auront rien. Mon testament est fait ; il n’y a rien pour eux. Je ne suis pas si sot que j’en ai l’air ; je connais les amis et les ennemis, les bons et les mauvais. Au revoir, ma bonne Madame Dérigny ; au revoir, mes bons petits Jacques et Paul. Venez, Dérigny ; le dîner doit être servi, c’est vous qui êtes mon majordome ; nous ne pouvons nous passer de vous. Vous reviendrez ensuite dîner et causer avec votre excellente femme et vos chers enfants. »

Le général sortit, suivi de Dérigny, et se rendit au salon, où il trouva sa nièce avec ses quatre aînés, qui l’attendaient ; les quatre autres, âgés de six, cinq, quatre et trois ans mangeaient encore dans leur chambre.

Le général entra en fronçant les sourcils ; il offrit pourtant le bras à sa nièce et la conduisit dans la salle à manger. Mme Papofski était embarrassée ; elle ne savait quelle attitude prendre ; elle regardait son oncle du coin de l’œil. Quand le potage fut mangé, elle prit bravement son parti et se hasarda à dire :

« Ah ! mon oncle ! comme j’ai ri quand Yégor m’a fait votre commission ; vous êtes si drôle, mon oncle ! Vous avez dit des choses si amusantes !

Le général

Elles étaient trop vraies pour vous paraître amusantes, ce me semble, Maria Pétrovna. Ce que Yégor vous a dit, je le ferais ou je le ferai : cela dépend de vous.