Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/349

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Léonce.

Je te conseille de parler, toi qui ne fais pas autre chose, et qui tout à l’heure encore as tellement taquiné ce pauvre Louis, que je t’aurais claquée si je ne m’étais retenu.

Sophie.

Essaye donc de me claquer ; tu verras si je sais me défendre.

Valentine.

Voyons, Sophie ! tu es toujours prête à la bataille.

Sophie.

Écoute ! moi, je n’aime pas à me laisser écraser !

Léonce.

Écraser ! Ah ! ah ! ah ! Écraser ! Qui est-ce qui serait assez hardi pour écraser un si gros morceau ? Avec tes grosses joues, tes gros bras, tes grosses jambes ?

Sophie.

C’est parce que tu es jaloux de mes belles joues, de mes beaux bras et de mes belles jambes que tu dis cela ! toi qui es maigre, sec, effilé comme un fil de fer. Tu as l’air d’un faucheux ; et moi !…

Léonce.

Toi, tu as l’air de la grenouille qui s’enfle et qui crève.

Sophie.

Ah ! ah ! monsieur en colère ! Monsieur croit dire des injures ! Mais cela m’est bien égal ! Tu es furieux, ce qui prouve que j’ai dit vrai.

Léonce, se levant.

Mes amis, faites-la taire, je vous en prie. Quelle