Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/368

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« Gardez-le tant que vous voudrez, mes enfants, dirent les parents, puisque c’est lui-même qui vous a choisis pour ses maîtres. C’est un beau chien ! Quelle belle queue !

Camille.

Et quelles oreilles soyeuses, et quels beaux poils !

Madame de Rouville.

C’est singulier qu’il ait ainsi quitté son maître.

Jacques.

Et je ne comprends pas comment il a su que nous étions là, et pourquoi il est venu près de nous. Je l’ai aperçu quand je suis monté au haut du grand chêne. Il suivait le cheval de son maître, qui a caressé un autre chien noir : alors le blanc s’est arrêté, a levé le nez comme s’il voulait sentir quelque chose dans l’air, puis il est entré dans le bois et il est venu à nous.

Pierre.

Comment l’appellerons-nous ?

Élisabeth.

Ce ne sera toujours pas Fidèle, puisqu’il a été infidèle à son maître.

Léonce.

Ah ! tu fais des calembours ! appelons-le Caprice, car c’est vraiment par caprice qu’il est venu avec nous.

— Très bien ! s’écrièrent les enfants ; Caprice est son nom. »

Le chien, malgré son nouveau nom, restait fidèle à ses jeunes maîtres, et ne permettait à aucun