Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/369

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autre chien de les approcher. Les enfants remarquaient avec surprise la haine qu’il témoignait à tous les chiens ; quand il en voyait un qui paraissait vouloir faire connaissance avec lui, ses yeux flamboyaient, ses poils se hérissaient, il était prêt à se jeter sur le nouveau venu, qui s’enfuyait prudemment pour éviter les dents de Caprice.

Il y avait près d’un mois qu’il vivait paisiblement au milieu des enfants, lorsque, dans une promenade qu’ils faisaient sur la grand-route, ils virent arriver un monsieur à cheval suivi d’un chien noir. Le monsieur s’arrêta à quelque distance des enfants, descendit de cheval et s’approcha d’eux.

« C’est le maître de Caprice ! s’écria Jacques.

Valentine.

Ah ! mon Dieu, il va nous le prendre !

Henri.

Tâchons de nous sauver.

Pierre.

C’est impossible ! Il nous a vus ; le voici qui avance.

— Messieurs et Mesdemoiselles, dit le monsieur en saluant très poliment, pardon si je vous dérange, mais je crois que vous avez un chien qui est à moi et que j’avais perdu depuis quelque temps ; je viens demander la permission de le reprendre.

Valentine.

Oh non ! non, monsieur ; je vous en prie, laissez-nous Caprice ; il nous aime tant ! il est si bon !