Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/83

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Le père.

Et toi, à ton tour, tu me rends heureux, cher enfant, en me promettant de te corriger avec l’aide du bon Dieu, car sans lui nous ne pouvons rien faire ; mais prions-le, il nous écoutera. »

Léonce se jeta dans les bras de son père qui l’embrassa tendrement en signe de réconciliation parfaite ; il le mena dans la chambre de Sophie et d’Arthur, qui attendaient avec anxiété le résultat de la visite de leur père.

« Je vous amène un collégien qui a fini sa pénitence, dit-il en souriant ; un frère tout changé. Contrairement à Bijou, qui est devenu noir de blanc qu’il était, Léonce nous revient blanc comme un lis, de noir qu’il était ; il reconnaît ses torts, si bien, si sincèrement et si humblement, que je suis persuadé qu’il n’y retombera pas.

Sophie.

Non, non, il n’y retombera pas ; il sera un bon et excellent frère, que nous aimons beaucoup et que nous aimerons énormément, n’est-ce pas, Léonce ?

— Je tâcherai d’être bon comme vous, dit Léonce attendri.

Le père.

Très bien, mon ami. Je vous laisse pour porter la bonne nouvelle à votre maman, qui s’afflige et qui croit que Léonce doit partir demain. »

Quand les enfants furent seuls, Sophie sauta au cou de Léonce, qui fondit en larmes.

Sophie.

Quoi donc ? Qu’as-tu encore ? Tu n’as donc pas