Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/47

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Paris, 15 février 1869.

Mon petit Jacques chéri, c’est aujourd’hui l’heureux jour de ta naissance, et c’est une grande privation pour moi de ne pas pouvoir t’embrasser.Le bon Dieu s’est chargé des présents que j’aurais voulu te faire, en te faisant gagner de si beaux lots à la loterie. Je lésai rapportés en très bon état et j’ai donné le Napolitain à raccommoder ; tu sais qu’il avait cassé sa houlette ; mon marchand de porcelaines m’assure qu’il n’y paraîtra pas. On admire beaucoup ton cerf…..

Louis a fait une excellente première communion entre les mains du Père C, qui a bien voulu l’y préparer depuis deux mois. Il l’a faite dans la chapelle des bons Pères Jésuites (de Toulouse) ; elle était ornée de fleurs et charmante. Deux des Pères ont bien voulu jouer de l’orgue et chanter pendant la messe. Le Père C. a fait un petit discours qui a charmé et attendri tous les assistants ; toute la famille y était et a communié avec Louis. Le lendemain, l’archevêque de Toulouse lui a donné la confirmation dans sa chapelle. Adieu, mon cher petit Jacques chéri, je t’embrasse bien tendrement. À mercredi, après-demain.

Grand’mère de Ségur.


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Paris, vendredi matin, 1869.

Cher enfant chéri, je suis bien contrariée de n’avoir pas pu aller te voir mercredi, avant-hier ; il pleuvait et on a craint que je m’enrhumasse… D’après ce que m’a dit ton ami Pierre Ch. d’H…, tu avais encore été premier lundi dernier : ce qui m’a fait un très grand plaisir pour toi et pour maman qui y tient beaucoup. Je t’attends mardi avec une vive impatience ; ce sera, dit Pierre, la dernière sortie du