Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/61

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Paris, 1870, 9 février.

Cher enfant, le mauvais temps m’empêche d’aller t’embrasser ; j’en suis très contrariée. Ce sera pour dimanche, j’espère. Gaston a été enchanté de ton aimable petite lettre, et ta tante au moins autant que lui ; elle a dit plusieurs fois que tu étais bien aimable, bien gentil. Gaston a déposé ta lettre, qu’il a beaucoup admirée (contenant et contenu), dans son portefeuille de trésors. Il tousse moins depuis hier, mais il est pâle et faible quoique toujours gai. — Moi, je vais assez bien et j’ai de bonnes nouvelles de maman et de tout Livet, sauf que Françon est abîmée d’engelures aux mains et aux oreilles. Adieu, mon cher petit chéri….. je t’embrasse bien tendrement, et je t’envoie un paquet de chocolat et deux oranges.

Grand’mère de Ségur.


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Kermadio, 2 mai 1870.

Mon cher petit Jacques….. je vais bien, mon cher petit ; je fais de longues promenades ; je pourrai aux vacances aller avec vous jusqu’à l’église, à pied. J’espère passer avec vous une grande partie de septembre, et te ramener, après tes vacances, à ton collège. Louis de Malaret a eu une heureuse chance, dont ta tante a été bien heureuse ; à cause de la grande épidémie de petite vérole qui règne à Vannes, la rentrée de Pâques a été reculée jusqu’au 4 mai : de sorte que Louis est encore ici jusqu’à mercredi. Ta tante partira pour Malaret vendredi ou lundi ; elle est