Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/62

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désolée de quitter Louis, mais elle a la consolation de le laisser très heureux, aimant beaucoup les Pères, ses camarades, son travail, toute sa vie de collège, utile et réglée ; il a énormément gagné sous tous les rapports, et il s’est beaucoup fortifié de santé. Adieu, mon cher petit Jacques bien-aimé, je t’embrasse et je t’aime de tout mon cœur.

Grand’mère de Ségur.


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Kermadio, 1870, 18 mai.

Mon cher petit Jacques chéri, il y a longtemps que je ne t’ai donné de mes nouvelles qui continuent à être bonnes, sauf un reste de fatigue de la tête qui ne me permet pas de lire longtemps ni surtout d’écrire sans avoir des vertiges ; aussi je serais bien embarrassée de faire tout ce que vous faites au collège, vous autres jeunes et vaillants travailleurs ; je serais la dernière des septièmes, toujours punie, toujours réprimandée, aux arrêts, etc. Nous qui avons tant désiré la pluie pour les récoltes et la verdure, nous commençons à frémir devant la constance de la pluie ; depuis trois jours c’est un déluge. Demain nous attendons ton oncle Edgar avec ta tante et les trois enfants. S’il continue à faire mauvais, ce sera terrible pour les enfants ; et puis il fait froid. Et toi, pauvre collégien, quel ennui tant pour les récréations que pour les promenades ! ……… Maman m’écrit que si les républicains (toujours pillards, brigands et assassins) avaient attaqué le collège, vous l’auriez défendu et soutenu un siège en règle. C’est une belle et bonne résolution ; mais je crois que vous auriez été vaincus par le nombre et tous massacrés. Heureu-