Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/98

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Ton oncle Gaston, ta tante, tes cousines et cousins, l’abbé, t’embrassent de tout leur cœur ; ton neveu de B. est très gentil, mais colère comme un dindon. Camille est désolée quand il se met en fureur, mais elle ne le gâte pas et ne lui cède jamais.

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Kermadio, 1870, 10 mai.

Cher enfant….. j’ai de bonnes nouvelles de Livet ; on attend les vacances avec une grande impatience ; en attendant, on s’amuse…..je ne sais trop à quoi ni avec qui, mais on est assez nombreux [1] ; Henri est très gai et ils font des parties de promenades…..J’aspire aussi après les bien-heureuses vacances qui te sont bien nécessaires pour reposer ta tête, développer tes membres et te donner des forces pour la suite de tes études. Ce n’est pas tout que de vouloir travailler, il faut encore pouvoir ; et avec des maux de tête il n’est pas possible de bien travailler ; dis-moi où en sont tes maux de tête et s’ils t’ont arrêté dans les compositions. — Armand a eu un grand chagrin avant-hier ; Léonore, sa bonne, qui l’a élevé dès l’âge d’un an, a dû partir pour retourner chez sa mère qui la demandait depuis deux ans ; elle était désolée de quitter Armand, et le pauvre Armand sanglotait comme un malheureux. Ta tante Henriette l’a

changé de chambre pour le distraire….. ton oncle Gaston

lui donne (à Armand), pour sa première communion, un beau bureau à compartiments et tiroirs, dont il est enchanté d’avance ; moi, je lui donne une montre. As-tu donné la

  1. Une partie de la famille de mon mari était venue se réfugier là pour fuir la Commune.