Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/287

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léontine.

Très volontiers, chère petite, maintenant que tu es sage. »

Et se levant sans l’embrasser encore et encore, comme s’y attendait Giselle, Léontine alla s’habiller pour sortir. Giselle, un peu pensive et désappointée, mit son chapeau et attendit patiemment que sa mère fût prête.

À partir de ce jour Giselle se contint davantage avec sa mère ; mais elle se revengea sur son père, qui continuait son système de gâterie. Giselle l’en récompensait par de l’humeur, de l’impertinence et une exigence toujours croissante.

Les vacances commencèrent bien, et finirent mal. Léontine se laissa aller à de petites concessions, puis à de plus grandes. On était allé passer quinze jours chez M. et Mme de Néri, où se trouvaient Mme de Monclair et M. Tocambel. Un jour Giselle voulut aller à une fête de village. Son père, sa mère et toute la société l’accompagnaient. Pierre s’occupait principalement de ses enfants ; ils demandèrent à entrer dans des baraques où on montrait toutes sortes de bêtes féroces.

« Non, mes enfants, répondit M. de Néri ces bêtes sont mal enfermées quelquefois ; en s’en approchant de trop près, vous pourriez attraper